Extermination des fourmis charpentières ; surtout n’appliquez pas d’insecticide à l’intérieur!
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FOURMI GÂTE-BOIS OU CHARPENTIÈRE:
Il existe cinq espèces de fourmis charpentières au Québec, les plus connues étant la fourmi noire gâte-bois (Camponotus pennsylvanicus), la fourmi bicolore gâte-bois (Camponotus herculeanus) et la petite fourmi rouge gâte-bois (Camponotus ferrugineus). Dans les milieux forestiers, leur environnement naturel, la fourmi charpentière peut causer des dommages importants aux arbres, mais elle est aussi bénéfique du fait qu’elle se nourrit d’insectes nuisibles, et contribue à la décomposition des matières ligneuses. Leur alimentation est à la fois végétale et protéinée; composée d’insectes morts ou vivants, de miellat de pucerons, de sève des plantes et de déchets organiques, mais lorsqu’elles envahissent une résidence, elles vont chercher toute sorte de nourriture que nous consommons; des sucres, des viandes, des fruits.
La fourmi charpentière est reconnaissable par un corps plus long et trapu que celui de sa cousine, la fourmi noire des champs. Ce sont des insectes sociaux qui vivent au sein d’une grande colonie composée d’une seule reine qui pond des oeufs, et de milliers d’ouvrières asexuées, accomplissant différents rôles, tels, soldates, nourrices, excavatrices, éclaireuses et autres; elles peuvent apparaître sous différentes grosseurs, les premières générations étant généralement plus petites. La longévité d’une reine est en moyenne de 17 ans, tandis que celle d’une ouvrière est de 7 ans.
Des études récentes menées par le dr. Anandasankar Ray de l’Université de Californie, démontrent qu’elles se reconnaissent entre elles et qu’elles communiquent grâce à leur habilité à détecter les variations des molécules d’hydrocarbones présentent dans leur cuticule.
La reproduction a lieu au printemps lorsque des milliers de futures reines et de mâles s’accouplent en vol (essaimage). Une colonie est composée à la base d’une reine fécondée qui établit un nid dans une vieille souche, un arbre ou même dans un endroit humide de la maison, dans le cadre de bois d’une fenêtre, dans les poutres du grenier etc. La reine coupant ses ailes et vivant de ses réserves produit ensuite des ouvrières qui toutes asexuées, vont s’occuper des tâches quotidiennes pour l’émancipation de la colonie. Généralement ce n’est qu’à partir de la troisième année qu’on aperçoit la colonie qui peut compter alors plus de 2000 fourmis; après quelques années encore cette colonie peut compter 5000 à 6000 individus et c’est à ce moment que plusieurs nids satellites (sans reine) peuvent apparaître; c’est aussi le temps pour une reine d’engendrer de nouvelles reines ailées et des mâles ailés reproducteurs qui en se reproduisant avec des individus d’autres colonies, perpétueront ainsi l’espèce.
D’OÙ VIENNENT-ELLES?
L’infestation de fourmis charpentières à l’intérieur de la maison peut venir d’une nouvelle reine qui s’installe et fonde une colonie, mais aussi et ce n’est pas rare, d’une migration d’une colonie entière suite à un stress environnemental comme la destruction de leur habitat (coupe d’arbres, étalement urbain..). Une autre cause provient du fait qu’une colonie située à proximité de votre résidence, devient trop grosse et un ou des nids satellites sans reine, peuvent se développer à l’intérieur de la maison; le nid principal pouvant être éloigné à plus de 100 pieds, les fourmis charpentières vont continuer leurs interactions entre les nids.
Certaines situations favorisent aussi l’arrivée de fourmis à votre domicile; les vignes au mur, les branches d’arbres qui touchent la structure de la maison, le bois de chauffage empilé le long des murs, les endroits où l’humidité peut s’accumuler comme les cadres des portes et des fenêtres, pourris par l’infiltration d’eau, etc.
La correction de ces situations, par l’élagage des branches ou le remplacement des fenêtres selon le cas, en plus d’un traitement extérieur préventif à l’aide d’un insecticide naturel, peut vous éviter d’avoir à composer avec une infestation de fourmis gâte-bois. Ces traitements préventifs à l’insecticide, doivent être effectués tous les ans au mois de mai ou juin.
EST-CE QUE MA MAISON VA S’EFFONDRER?
En plus de devenir une nuisance par sa présence envahissante, la fourmi charpentière s’attaque à la charpente en bois de la maison, et même si la maison ne s’effondre pas et que la structure reste solide, les ravages peuvent être importants. Les fourmis ne mangent pas le bois mais vont l’excaver en créant des tunnels et des chambres; de fortes averses de pluie peuvent provoquer le pourrissement de ces endroits.
RÉSIDENTIEL / COMMERCIAL / INDUSTRIEL
Il n’est pas rare l’été, de voir une ou deux fourmis se promener à l’intérieur de votre maison; par contre, si vous les apercevez en hiver ou très tôt au printemps, il est fort probable qu’il y ait un nid à l’intérieur de votre domicile.
Lorsque vous apercevez ces grosses fourmis noires sur les comptoirs de cuisine ou dans vos armoires, il faut résister à la tentation de les écraser de vos semelles vengeresses ou à coup de journal, édition du samedi, pour une simple et bonne raison; il y a peut être une colonie à l’intérieur de votre résidence. Le temps de l’année où se déroulent les observations est un indice important de la présence ou non d’un nid à l’intérieur de votre maison; des fourmis observées au mois de juillet peuvent provenir d’un nid extérieur, d’un arbre, d’une souche ou même d’un cabanon ou une clôture en bois, elles ne sont que des éclaireuses à la recherche d’eau et de nourriture. Par contre ces mêmes fourmis observées au mois de mars-avril par temps de redoux avec un soleil très présent, nous confirment qu’il y a bien un nid à l’intérieur des murs; ce peut être un nid principal avec une reine ou même un nid satellite sans reine.
TROUVER LE NID N’EST PAS SI SIMPLE:
Plusieurs moyens s’offrent à nous pour découvrir d’où elles viennent; nous pouvons suivre leur piste en les observant à l’intérieur, et à l’extérieur lorsqu’elles apportent de la nourriture vers la maison. Quelquefois nous pouvons observer de la sciure de bois à certains endroits dans la maison, les fourmis charpentières ne mangent pas le bois mais creusent des galeries dans celui-ci. Dans certains cas on peut même entendre de légers grattements dans les murs. Le problème c’est qu’il est difficile de localiser le ou les nids avec précision; démolir les murs ou les cadres des fenêtres, constitue une solution onéreuse et inconfortable.
Dans le doute, la meilleure méthode reste cependant le traitement extérieur avec un insecticide, appliqué en mai ou juin, qui forme alors une barrière de protection empêchant les fourmis de circuler. Si vous constatez une forte affluence à l’intérieur, suite au traitement, c’est signe que le nid est bien à l’intérieur de la résidence et dans ce cas, il faut donc procéder à leur extermination par la pose d’appâts traités; le traitement est plus long mais l’efficacité est assurée. Des études ont démontré qu’avec cette méthode, la colonie était réduite de 90% à 95%, après 10 à 12 semaines.
Cette méthode repose aussi sur le fait qu’il n’y a que très peu de fourmis qui sortent des murs, les éclaireuses, qui constituent environ 3 à 5% de la colonie seulement. Donc les tuer ne fait qu’empirer le problème, il est plus sage de leur donner un appât légèrement empoisonné et liquide de préférence, que la fourmi amènera à ses consoeurs et par trophallaxie, régurgitera le poison, contaminant la colonie graduellement.
Évitez d’appliquer des insecticides à l’intérieur de la maison; le problème ne sera jamais résolu car les fourmis vont trouver d’autres voies d’accès en plus d’empoisonner votre milieu de vie avec des produits toxiques. Souvent on croit à tort qu’il n’y en a plus au mois de juin-juillet, mais elles ne font que sortir et s’alimenter à l’extérieur, pour ramener des provisions dans leur repaire.
Il faut étudier et comprendre la biologie de cet insecte particulier pour se débarrasser du problème définitivement.